Quatre poulaillers avec vue sur les douces collines entourant Roppentzwiller, en plein Sundgau. Près de cinq hectares au total pour se balader et picorer. Des céréales maison… Pas étonnant que les œufs bio d’Antoine Richart soient si bons!

A Roppentzwiller, la Ferme Richart, c’est une grande histoire de famille! Il y a les parents Thierry et Monique, les enfants Michèle, Patrice, Antoine –le spécialiste des œufs–, Lucile, sa conjointe, aux œufs aussi, tout comme Pah et Florient. Il y a l’associée, Denise Schmidlin. Et Marilyne, Manu et Philippe, les autres salariés, qui s’occupent des vaches laitières, des cultures et des livraisons.

La Ferme Richart-Schmidlin, c’est quatre poulaillers de 3.000 poules pondeuses, 60 vaches laitières et 200 hectares de terre, qui permettent une rotation entre prairies et céréales –à part certaines surfaces autour du village qui restent en prairie. Le tout en Agriculture biologique.

Elles sont peureuses et curieuses à la fois, et attachantes. Il suffit qu’on en prenne une dans ses bras…

Quand Antoine a fini ses études, il a d’abord travaillé à la Ferme Saint-Jacques, à Fislis. Chez Christian Mona, producteur d’œufs plein air, qui livre également chez Coeur Paysan Mulhouse. Il n’en fallait pas plus pour le convaincre, au moment de s’installer à la ferme familiale, d’ajouter des poules. « C’était parti! »

L’aventure a commencé en 2011 avec la construction de deux poulaillers voisins de 3.000 poules chacun. La construction du deuxième bâtiment, de la même taille, a eu lieu en 2017, avec un double objectif: mieux gérer la rotation des poules et allonger la durée des vides sanitaires. « Il y a une cohérence entre les élevages et la surface », ajoute Antoine. « En bio, le lien au sol est très important. Nous n’aurions pas agrandi s’il n’y avait pas eu les 200 hectares pour l’herbe et les céréales. »

Ses « poulettes », il les récupère à 17 semaines. « Nous n’avons pas de poussinières, qui doivent être chauffées. Nous ne sommes pas équipés pour cela », explique-t-il. Elles viennent donc d’autres exploitations spécialisées du Grand-Est, en bio, bien sûr. Les poules pondent ensuite pendant un an à un an et demi, avant d’être réformées. Soit elles sont vendues à des particuliers, soit elles partent chez des partenaires pour entrer dans le circuit de la transformation: saucisse blanche, charcuterie, viennoiseries salées…

Les poules, une belle histoire… « On n’a pas le même rapport qu’avec une vache ou un cheval, c’est sûr. Elles sont peureuses et curieuses à la fois, et attachantes. Il suffit qu’on en prenne une dans ses bras… », raconte Antoine. « D’ailleurs, dès qu’on a un ou une stagiaire, c’est la première chose que je fais: je lui met une poule dans les bras. » Ses yeux pétillent.

Des poules gâtées

Antoine ouvre les grands volants roulants. C’est l’heure de la balade pour les 3.000 Lohmann, Isa Warren et Babcock du poulailler 1. Il fait beau, pas trop chaud. Les poules brunes, qu’il élève pour leurs œufs roux, se précipitent dans leurs espaces verts.

Côté gîte, leurs conditions de vie sont excellentes! Pour les promenades quotidiennes, chacun des quatre poulaillers est entourée de 1,2 hectares d’herbe, ombragée par des arbustes et des arbres. Un beau parcours pour que le les poules picorent de l’herbe.

Côté couvert, les poules sont gâtées aussi. Imaginez! Elles sont nourries au blé, maïs, épeautre, orge, petits pois, tourteau de tournesol et soja toasté, récoltés et préparés directement à la ferme. Seul les tourteaux de soja et la luzerne sont encore achetés ailleurs, l’objectif étant d’arriver bientôt à l’autosuffisance. Comme les compléments de minéraux –pour les coquilles–, tout ce qui ne vient pas de la ferme est d’origine française. Et en hiver, quand l’herbe se fait rare dehors et pour garder cette riche profondeur aux jaunes, il y a la luzerne.

Pas étonnant qu’elles pondent « tous les jours sauf le dimanche », s’amuse Antoine. Une manière de dire qu’elles arrivent à 85% de ponte par jour. Dans l’atelier entre les deux poulaillers, le personnel s’active entre prise de commandes, tri des œufs –grâce à un lecteur optique qui permet de voir toutes les imperfections et fêlures–, impression des informations réglementaires sur les coquilles, mise en boîte et préparation des livraisons. Tout cela pour arriver à bon port, entre autres chez Coeur Paysan à Mulhouse.

Ferme Richart-Schmidlin

Antoine Richart
150 Rue de Waldighoffen
68480 Roppentzwiller
03 89 07 94 49

www.ferme-richart-schmidlin.fr